THèSE
présentée par
Alassane WELE
Soutenue le 30 juin 2003
Résonance Magnétique Nucléaire (RMN)
La
résonance magnétique nucléaire (RMN) est une méthode d’analyse moderne qui
utilise les propriétés magnétiques des noyaux. L’énergie d’interaction des moments
magnétiques nucléaires d’une substance avec un champ magnétique extérieur B0
est en fait constituée d’un certain nombre de niveaux discrets d’énergie (Ei)
caractéristiques.
Il
est possible, au moyen d’un émetteur à haute fréquence, d’induire des transitions
entre ces niveaux d’énergie.
L’absorption
d’énergie qui en résulte est enregistrée sous forme de « raie spectrale » ou
signal de résonance (ou spectre de RMN)
Spectres
de RMN à deux dimensions
Les
expériences de RMN à deux dimensions reposent sur une succession de trois
intervalles de temps : préparation, évolution et détection, auxquels s’ajoute
généralement une période de mélange précédent la détection. Une expérience de
RMN bidimensionnelle est rendue possible par l’enregistrement d’une série de n
spectres unidimensionnels.
En
même temps, on augmente progressivement le temps d’évolution. En règle
générale, on utilise un minimum de 32 et un maximum de 128 ou 256 expériences
simples.
Une
double transformée de Fourier permet l’obtention d’un spectre à deux dimensions
sur lequel apparaissent des pics aux fréquences de résonance des atomes en
inter-connexion.
1-Expériences
homonucléaires 1H-1H
COSY (Correlated SpectroscopY)
Elle
met en jeu le transfert de magnétisation (cohérence) en noyaux couplés
scalairement séparés par le temps d’évolution t1. L’expérience COSY
ou expérience Jenner permet de découvrir des relations de voisinages entre
noyaux couplés scalairement. Les principaux couplages mis en évidence sont les
couplages entre protons géminés 2J ou vicinaux 3J.
La séquence d’impulsion COSY consiste uniquement en deux impulsions de
π/2.
HOHAHA (Homonuclear Hartmann-Hahn)
Elle
met en évidence l’ensemble des couplages scalaires spin-spin entre les noyaux.
Pendant le temps de mélange ou temps de mixage (tm) le transfert de
magnétisation s’étend des noyaux immédiatement voisins vers des noyaux plus
éloignés et gagne finalement la totalité du réseau de noyaux. C’est ainsi que
sont touchés des noyaux qui ne sont pas directement couplés avec le noyau
étudié. Par comparaison au COSY, la seconde impulsion à 90° est remplacée dans
le TOCSY par le temps de mixage.
ROESY (Rotating
frame Overhauser Effect SpectroscopY)
La
séquence d’impulsion pour l’expérience ROESY est identique à celle de HOHAHA,
mais maintenant, pendant le temps de mixage, le transfert de magnétisation a
lieu par couplage dipolaire. Ainsi, ce sont les protons proches dans l’espace
qui sont recherchés dans cette expérience.
2-Expériences
hétéronucléaires 1H-13C
L’observation
du carbone a été rendue beaucoup plus intéressante depuis la mise au point de la
détection inverse. En effet, le rapport gyromagnétique du carbone, combiné à
l’absorbance naturelle de l’abondance naturelle de l’isotope observable 13C,
rendent le carbone beaucoup moins sensible que l’hydrogène. Le principe de
détection inverse consiste à exciter les noyaux d’hydrogène, présents en plus
grand nombre et détecter celui-ci après qu’il ait acquis un label carbone. Ces
expériences peuvent être effectués afin d’observer n’importe quel hétéroatome (13C,
15N,…).
HSQC (Heteronuclear Simple Quantum Coherence)
Ce
type d’expérience permet de mettre en évidence les couplages 1JXH. On peut ainsi à
partir des attributions protons effectuer les attributions des atomes de
carbone primaire, secondaire tertiaire, ainsi que celles des atomes protonés.
HMBC (Heteronuclear Multiple Bond Coherence)
Dans
cette expérience les couplages à longue distance 2J et 3J en
protons et atomes de carbones sont observés.